Portraits des coworkers : Nathalie Gautier

Portraits des coworkers : Nathalie Gautier

De la métropole à la Polynésie, Nathalie est une travailleuse acharnée et expérimentée. Avec son éternel sourire, son parcours riche et coloré, elle est un moteur et un des rayons de soleil de notre écosystème. Nous avons eu l’occasion d’échanger avec elle durant une heure. Voici l’interview de Nath !

 

– Hello Nath ! Question traditionnelle : peux-tu nous présenter ton parcours ?

« En préambule, je peux vous dire que j’ai souvent alterné entre mes études et le boulot. J’ai un parcours plutôt atypique : j’ai premièrement fait un BEP, puis j’ai fait différents jobs dans le secrétariat, la gestion… et beaucoup d’intérim. J’ai eu certains postes très intéressants car j’avais un excellent niveau en anglais, c’est tellement important de nos jours. Suite à cela j’ai passé un DAEU (diplôme d’accès aux écoles universitaires) pour pouvoir reprendre mes études.

J’ai premièrement fait une licence en sciences de l’éducation en correspondance avec l’université de Toulouse, puis une maîtrise. En parallèle de mes études, j’ai été surveillante d’externat au lycée, et j’ai même été remplaçante de la CPE durant une année. Durant cette même période, j’ai aussi fait un stage avec la Ligue de l’enseignement, qui m’a embauché dès que j’ai terminé mon cursus. Là-bas, j’étais formatrice, mais aussi chargée de projet pédagogique. En fait, j’ai « créé » mon poste car je voulais développer plus que juste de la formation. J’étais très impliquée dans les luttes pour l’environnement, l’égalité homme-femme et contre le racisme. En 2017, je décide de partir de la ligue après 17 ans de services.

Je me suis inscrite dans une formation « consultante en communication et valorisation de l’image » à Paris. À côté, j’en ai profité pour créer mon auto-entreprise où j’étais consultante en indépendant. J’ai eu un contrat avec l’ADSEAV (L’Association Départementale de Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence du Var), je m’occupais principalement des mineurs étrangers (souvent réfugiés). Cela me permettait d’avoir un revenu fixe. En plus de cela, je faisais des prestations de conseils en image auprès de particuliers jusqu’à fin 2018. Je commençais à ne plus vouloir être formatrice, et mon activité personnelle ne décollait pas vraiment.

 

Tu es revenue sur nos rivages en 2021, après une grande aventure, tu peux nous en parler ?

En effet, après avoir enchaîné les petits jobs, puis j’ai eu l’opportunité de partir en Polynésie en décembre 2019. Le lendemain de mon arrivée, j’ai eu un entretien avec une entreprise, où le poste était pour avril 2020. Sauf que tout le monde sait ce qu’il s’est passé au printemps 2020… et là, ils m’annoncent une suppression de budget. Je dois donc me rabattre sur mon activité et mes prestations.

Puis en juin, le PDG de cette même entreprise me rappelle pour m’annoncer qu’ils sont toujours intéressés et le budget est débloqué en juillet. Je signe mon contrat en septembre et à partir de là, une aventure absolument unique a débuté pour moi. J’étais responsable du service de l’insertion professionnelle et c’était GÉNIAL. Une expérience de folie, un coup de foudre professionnel et un travail collaboratif superbe.

J’ai pu mettre en place beaucoup de choses : revue de la mise en place du réseau d’insertion, développement du partenariat avec les entreprises, participation au recrutement de l’hôtel Hilton après des années de fermeture… vraiment j’ai pu faire beaucoup de choses. L’idée était de redéfinir les indicateurs pour donner de vrais axes de progression, et pas avec n’importe qui : j’ai collaboré avec le cabinet du ministre et avec l’INSPF, l’équivalent de l’INSEE. Les échanges étaient rapides et concrets. On a pu mettre en place la journée de l’entrepreneuriat dans tous les centres de Polynésie… pour moi, c’est une immense fierté d’avoir concrétisé un tel projet. On a également réfléchi à la formation itinérante : l’objectif est que les îles éloignées aient aussi accès à la formation professionnelle.

À Tahiti, on travaille différemment. Presque tout le monde fait une quarantaine d’heures du lundi matin au vendredi midi. Puis le vendredi après-midi et le week-end, c’est la découverte totale… La plongée, explorer les îles et découvrir une nouvelle culture. C’est enrichissant d’être dans la peau de l’expatrié. Les échanges étaient superbes, j’aimerai y retourner bientôt, une quinzaine de jours là-bas me ferait du bien.

Je suis revenu en France à l’été 2021. J’ai activement recherché du boulot dès mon retour, et je suis revenue à l’Archipel en septembre en tant que demandeuse d’emploi, après un passage en 2018 qui m’avait déjà beaucoup plus. Aujourd’hui, je suis coordinatrice pédagogique pour un Organisme de Formation à Marseille, je coordonne un dispositif de formation sur le Var et les Bouches-du-Rhône. Ce qui est génial avec ce projet, c’est que c’est une formation qui vise à revaloriser les métiers de l’industrie navale. C’est top, car ce sont des métiers peu connus et en manque de main d’œuvre. Je peux donc créer le lien entre la main d’œuvre et les recruteurs, ce qui est crucial. »

 

– Ton parcours est vraiment riche et complet ! Tu as donc eu une expérience en Polynésie… si tu avais l’occasion de revivre cette expérience professionnelle mais à Toulon (c’est-à-dire sans un nouvel apport culturel) le ferais-tu ?

« Je pense que oui, car l’entreprise était géniale et j’ai adoré ce projet. Ma seule crainte, ce serait de devoir correspondre à distance avec les autorités. Si j’avais eu ce poste en métropole, l’expérience n’aurait pas été la même. Quand je vois ce que j’ai fait en 11 mois, je me dis qu’en correspondance ça aurait pris deux à trois fois plus de temps, surtout que j’ai peu de patience et j’aime quand les choses sont claires. »

 

– Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?

« Le fil conducteur de ma vie professionnelle, c’est l’accès à l’emploi. Là où je suis le plus dans mon élément, c’est quand je dois créer les relations et voir ce qui peut matcher. Je pense vraiment que mon chemin est là-dedans, parce que je déteste être dans un monde où on dévalorise le travail et où on valorise l’assistanat.

Nous ne sommes pas tous habiles à faire de grandes études, mais ça ne veut pas dire qu’on n’y arrivera pas dans la vie pour autant ! J’aime beaucoup être le cadre intermédiaire et d’avoir un appui de la direction générale. J’aime booster mes équipes, et j’insiste fortement sur l’intelligence collective.

Faire ressortir les talents de chacun… tout ça, ça me tient à cœur. Ce qui est indispensable pour moi, c’est de travailler en équipe, notamment s’il y a de la mixité, qu’elle soit au niveau du sexe, mais aussi de l’âge ! Ce n’est pas parce qu’on a un certain âge qu’on ne peut plus travailler avec des jeunes, bien au contraire ! L’échange sera encore plus riche à mon avis. »

 

– En parlant de travail d’équipe, est-ce que tu ressens l’envie d’être aidée quand tu travailles ?

« Pas spécialement. Je ressens le besoin de pouvoir demander de l’aide quand j’en ai besoin, car ça me permet de gagner du temps et de l’efficacité. Et dans l’autre sens aussi : j’aime apporter de l’expertise et des conseils à chacun. Je répète toujours qu’il n’y a pas de question bête. C’est avec plaisir que j’apporte des réponses. J’ai souvent été le moteur des équipes, c’est-à-dire que je pouvais à la fois être manager, mais aussi défendre les idées ou proposer des argumentations auprès de la direction. »

 

– Est-ce que dans ton quotidien, le professionnel peut impacter ta vie personnelle ?

« Le fait de partir en Polynésie a forcément changé ma vie. Pour répondre à la question, je dirai oui, que ce soit positivement mais aussi négativement. Quand je vais travailler, c’est un plaisir avant tout. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il faut que je m’en aille.

Je suis quelqu’un avec une grosse conscience professionnelle, l’impact peut être aussi négatif parce qu’il m’est déjà arrivé de prendre sur mon temps perso pour bosser. J’évite de le faire parce que la distinction entre vie pro et vie perso est très importante pour moi. J’ai besoin de me ressourcer, d’être dans mon élément. »

 

– Avant de terminer, comment as-tu connu l’Archipel ? Comment te sens-tu ici ?

« J’ai connu l’Archipel via les réseaux sociaux en 2018. J’ai décidé de venir quand je me suis retrouvée sans emploi et je voulais recréer des liens. Ce lieu m’a énormément aidé moralement.

Ce besoin d’être dans l’échange et d’être en équipe est très présent à l’Archipel. Dès que je suis revenue en 2021 de mon expérience à Tahiti, je n’ai pas hésité une seule seconde à revenir ici. J’adore venir chez vous, ça fait du bien moralement, c’est dynamisant, convivial, humainement parlant extrêmement riche, que cela vienne de l’équipe ou des coworkers. Tout le monde a son expérience, son vécu. Il n’y a pas de guerre d’ego, de jugement… Je recommande vraiment !

Il y a aussi les moments du midi, où même si les conversations sont informelles, on peut être amené à discuter des potentielles ouvertures, j’aime énormément cette richesse d’échange !

J’ai fait de superbes rencontres ici. Morgane, Nicolas, l’équipe DEMETER, qui au passage m’a réellement réconcilié avec les cabinets de recrutement. J’adhère totalement aux valeurs humaines, modernes et respectueuses. En plus il y a des afterworks… j’invite les établissements comme Pôle Emploi à créer des partenariats avec les espaces de coworking pour développer les pistes d’emploi et les idées. C’est top ! »

 

 

– Merci beaucoup pour ce temps accordé Nath !  On se revoit très vite.

« Merci à vous ! »

 

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