Emmanuel Gillette, Coordinateur de projets socioculturels
Arrivé fin 2024 sur les rivages de l’Archipel, Emmanuel interroge en douceur nos rivages. Vous vous demandez ce qui l’anime et ce qu’il vous prépare ?
On lui a demandé.
Emmanuel, pourrais-tu nous parler un peu de toi et de ce que tu fais à L’Archipel ?
Je suis un homme tranquille, curieux, sensible à la poésie et attiré par les univers magiques. Je suis aussi quelqu’un de très discipliné, notamment grâce au sport, qui m’aide à entretenir une bonne relation entre mon corps et mon esprit. Cela m’apporte également une meilleure qualité de lien avec les autres.
A L’Archipel, je remplis le rôle de coordinateur de projets socioculturels. Mes missions sont principalement de créer du lien entre les différents membres de la communauté de l’écosystème, développer des projets en ce sens et travailler sur vos expériences d’utilisateurs pour les rendre toujours plus agréables et faciles !
Qu’est-ce qui t’a motivé à t’orienter vers la coordination de projets socioculturels ?
C’est la connexion humaine qui m’a attiré. Avec le temps, j’ai senti qu’elle se perdait dans nos sociétés. J’ai aussi entrepris une déconstruction personnelle de mes schémas et limites, car je venais d’un univers très logistique. J’avais besoin de changer de perspective, de m’éloigner d’une certaine rigidité, et d’aller vers plus d’humanité, de contact humain, d’échange.
Tu vis une reconversion de carrière, quel impact a cette décision sur ton parcours actuel ?
Cela a été un véritable tsunami, un virage à 360 degrés. À 30 ans, je me suis autorisé à me poser la question : « Qu’est-ce que je fais de ma vie ? » J’ai quitté une zone de confort dans laquelle je me sentais installé. Aujourd’hui, je dois réapprendre à écouter l’autre, à ne pas imposer mes idées ou mon vécu, pour pouvoir créer une force collective. L’enjeu, c’est d’apprendre à vivre autrement. L’expérience de L’Archipel m’a beaucoup aidé dans cette adaptation.
Le Projet Nomad Makers
Peux-tu nous présenter le projet Nomad Makers : sa genèse, ses objectifs, et ses publics ?
Nomade Makers est né à L’Archipel, dans un espace où de nombreux coworkers ressentaient le besoin d’un accompagnement, de ne pas se sentir seuls. Le projet vise à créer du lien, à permettre aux gens de mutualiser leurs savoirs, de s’entraider, de partager. C’est comme une bibliothèque de connaissances humaines. Un espace où chacun peut sourire, se sentir bien et avoir l’envie de transformer son environnement.
En quoi ce projet répond-il à un besoin spécifique du territoire toulonnais ou plus largement ?
Chaque individu a ses propres centres d’intérêt, mais il manque souvent un ancrage, un lieu de consolidation des liens déjà existants. L’idée est de créer un « tiers-lieu dans le ciel toulonnais », un espace ouvert, libre, où les services et les expériences peuvent être partagés sans se sentir menacé par la notion de concurrence.
En quoi les projets culturels peuvent-ils générer un véritable impact social ?
Ils permettent à chaque individu d’ouvrir sa créativité, de s’exprimer. La culture offre un espace où l’on peut mettre en actions ce qu’on n’arrive pas toujours à dire dans la vie quotidienne. Toute forme d’expression contribue à faire avancer les personnes.
Quels sont les défis majeurs que tu rencontres dans l’apprentissage de la coordination de projets culturels à dimension sociale ?
Le principal défi, c’est la résistance des gens. Beaucoup restent centrés sur eux-mêmes, même dans des lieux dits « partagés ». Il manque une véritable envie de faire émerger quelque chose de collectif. Le sens communautaire fait cruellement défaut aujourd’hui.
Une œuvre, un lieu ou une rencontre qui t’a marqué et inspiré dans ton parcours ?
La rencontre avec Romain Eychenne, par la poésie et le partage de mots. Sans se connaître vraiment au début, on a tissé des liens qui m’ont aidé à avancer, à formaliser des idées, des documents, des projets.
Il y a aussi eu Nicolas et Katherine, deux personnes qui m’ont permis de rencontrer une autre facette de moi-même. Grâce à eux, j’ai vécu une expérience unique, et ça, c’est merveilleux.
Comment vois-tu l’évolution de ton Nomad Makers dans les années à venir ?
Je le vois comme un projet évolutif, qui avancera par étapes. Avec un ancrage plus fort, des canaux de communication mieux définis, une démarche plus écologique – en passant du papier au numérique. Peut-être même avec le recrutement d’un facilitateur ou d’un guide communautaire, pour maintenir le lien entre l’intérieur de L’Archipel, les Nomades Makers, et d’autres entités partenaires.
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer dans des projets culturels à impact social ?
Ne pas rester seul. S’entourer de personnes de confiance. Privilégier la qualité à la quantité. Ne pas avoir peur d’exprimer ses freins, ses doutes. Oser aller là où l’on a peur. Mutualiser les savoirs. Rien ne s’invente aujourd’hui, mais tout peut s’inspirer. Il faut partager ses idées, demander des conseils, et surtout : rester en action. Le mouvement, c’est la clé. Il ne faut pas rester bloqué dans une vision unique.